Invitée en 2001 à remplacer une interprète dans un duo programmé à la Rotonde de Québec, Caron redécouvre le désir d’interpréter. Une première bourse personnelle de perfectionnent en 2002 lui est décerné. En 2006, la compagnie est formée sous le nom de Fleuve | Espace danse. Sous la recommandation du CALQ, celle-ci demandera le statut de compagnie au fonctionnement. La même année, elle crée le solo La mémoire de l’eau qu’elle est invitée par la suite à danser à La Rotonde (Québec) et à Tangente (Montréal).
Bien avant la fondation de Fleuve | Espace Danse, Chantal Caron a conçu et réalisé de nombreux spectacles chorégraphiques en salle, mais aussi bon nombre de productions à ciel ouvert. En effet, chaque année depuis 1993 des performances ont lieu en extérieur, s’infiltrant dans la trame de la vie du village : parvis d’église, rue du Roi, parcs et jardins, quai, battures, rives,… Ce travail (in situ) était spécifiquement conçu en fonction d’un environnement immédiat. Ainsi, la population locale et les nombreux visiteurs de la région ont pu voir des créations de danse dans l’espace public. Depuis, « À Ciel Ouvert | Danser sur l’infini de l’horizon...» est présenté chaque année à la fin de l'été événement attendu par les visiteurs et, de plus en plus, par la population de Saint-Jean-Port-Joli sensibilisée à la danse contemporaine.
Inspirée par la beauté de mon environnement, des éléments naturels et vivants, de tout ce qui m’entoure au quotidien, j’ai choisi de me réapproprier les lieux de mon enfance afin de partager et de rendre hommage à cet univers sans fin. L’eau, le Fleuve Saint-Laurent, la grève et les oies blanches sont pour moi de puissantes sources d’inspiration. J’y puise l’énergie, la force et le courage qui s’inscrivent humblement, depuis 2006, dans ma démarche artistique. Je vis, j’aime, je danse, à ciel ouvert.
Si depuis toujours, Chantal Caron s’inspire du fleuve, des oiseaux et de l’énergie des éléments de la nature, l’évolution de sa signature gestuelle se précise au fil des ans. Le temps qu’elle alloue à la création ne cessant de croitre, Caron approfondit sa démarche et repousse sans cesse ses limites. Ses courts métrages, « Glace, crevasse et dérive », « Clémentine » et « Prendre le Nord » ont été sélectionnés et primés par plusieurs festivals internationaux. Son engagement envers l’environnement et la communauté de sa région, lui a aussi valu d’être nommée Ambassadrice du Saint-Laurent par la Fondation David Suzuki.